Résolutions de l'assemblée patriote de Montréal

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Résolutions de l'assemblée patriote de Montréal
Sujets patriotes
28 juin 1837



Sur motion de Tous. Peltier, écuyer, secondée par M. William Galt.

RÉSOLU, 1 : Que cette assemblée condamne et proteste solennellement contre les résolutions, dernièrement introduites, concernant les affaires de cette province, par le ministère dans le parlement britannique, qui les a passées à une grande majorité, et qui par là a sanctionné un principe de spoliation, qui pourra tôt ou tard servir de précédent pour attaquer et détruire, non seulement les droits et les libertés des habitants des autres colonies britanniques, mais même ceux du peuple anglais.

Sur motion de Robert Nelson, écuyer, M.P.P, secondée par Antoine Voyer, écuyer.

RÉSOLU, 2 : Que l'adoption de ces résolutions démontre un mépris absolu pour les justes demandes des habitants de cette province; qu'elle détruit notre confiance dans le parlement britannique, et qu'elle devrait porter la conviction chez le peuple canadien, qu'à l'avenir, il ne doit attendre du gouvernement du Royaume-Uni ni redressement de ses griefs, ni respect pour ses droits politiques.

Sur motion de Joseph Roy, écuyer, M.P.P., secondée par M. Dexter Chapin.

RÉSOLU, 3 : Que le parlement britannique, en passant une de ces résolutions, pour s'emparer des revenus de cette province, s'est rendu coupable d'un violation outrageante de nos droits les mieux reconnus; qu'il est d'un devoir impérieux pour nous tous de résister à cette violation par tous les moyens légaux qui sont en notre pouvoir, et que dorénavant nous devons avoir la fermeté d'âme de ne plus avoir recours à un corps qui s'est déclaré si fortement hostile à nos libertés.

Sur notion de Pierre Beaubien, écuyer, M D., secondée par P. P. Lachapelle père, écuyer.

RÉSOLU, 4 : Que, pour l'établissement solide et la préservation de ces libertés, nous ne devons compter que sur nous-mêmes, sur notre propre énergie et sur la sympathie de nos voisins du continent d'Amérique, et qu'il est de notre prudence de nous préparer aux difficultés que nous pourrions rencontrer, par des habitudes de stricte économie dans nos dépenses personnelles, par nos efforts à promouvoir l'éducation, l'agriculture, l'industrie, les manufactures et le commerce dans cette province.

Sur motion de C. S. Cherrier, écuyer, M.P.P., secondée par E. B. O'Callaghan, écuyer, M.P.P.

RÉSOLU, 5 : Que, lorsque les revenus de cette province sont dilapidés pour satisfaire la cupidité de ceux qui sont toujours opposés aux désirs et aux besoins du peuple, c'est pour nous une « nécessité urgente » de diminuer autant que possible la source de leur production, en faisant usage des produits des manufactures de notre pays, et en nous abstenant, autant qu'il est en notre pouvoir, de ceux qui paient des droits, ou qui nous viennent d'au-delà des mers.

Sur motion de T. S. Brown, écuyer, secondée par Fleury St-Jean, écuyer.

RÉSOLU, 6 : Qu'il est du droit positif d'un peuple de se procurer les objets de luxe ou de nécessité sur le marché le plus favorable; que, quand ce peuple abandonne ce droit, et consent à payer des impôts sur des effets qui lui viennent de l'extérieur, comme un moyen convenable pour créer un revenu, c'est avec l'entendement exprès que la distribution de ce revenu ainsi prélevé, sera faite avec le consentement de ceux à qui il a donné librement son mandat pour le représenter, et que par conséquent, lorsque ce contrat est détruit par son exécutif, ou par quelqu'autre pouvoir étranger, le même peuple reprend son droit naturel, et les absout de toute obligation morale de contribuer au prélèvement de ce même revenu.

Sur motion de M. Joshua Bell, secondée par maître J. A. Labadie, N. P.

RÉSOLU, 7 : Qu'après les produits de notre sol et ceux de nos manufactures, nous devons donner une préférence à ceux des États-Unis, qui peuvent nous être procurés sans payer de droits, et qu'il est pour nous d'une importance majeure d'entretenir des relations de plus en plus amicales avec un peuple puissant, qui, par sa position géographique et par ses institutions politiques, est notre allié naturel, et sur lequel nous pouvons compter pour cette sympathie qu'il nous est maintenant inutile de chercher ailleurs.

Sur motion de C. O. Perrault, écuyer, M.P.P., secondée par M. Alexander Galt.

RÉSOLU, 8 : Que cette assemblée réprouve la conduite du comte de Gosford comme membre d'une commission dont les rapports sont entachés de faussetés, de préjugés et d'ignorance et qui foule aux pieds les principes de la justice pour attirer et perpétuer les haines et les distinctions dans ce pays; et que nous réprouvons également sa conduite comme chef d'une administration qui n'a eu pour but que de répandre la division parmi nos concitoyens et de triompher dans ses vues par l'intrigue et la déception, et qui a été la source des mesures coercitives mises en action contre cette colonie et qu'en conséquence le plus tôt le comte de Gosford tiendra sa promesse de quitter ce pays dès qu'il ne pourrait plus faire le bien, le mieux et pour lui et pour nous.

Sur motion d'E. E. Rodier, écuyer, M.P.P,, secondée par P. L. Létourneux, écuyer.

RÉSOLU, 9 : Qu'un comité local de () personnes avec pouvoir d'ajuster à leur nombre, soit nommé dans chaque faubourg de cette cité, dont le devoir sera de s'assembler de temps à autre dans leurs districts respectifs et d'expliquer à leurs concitoyens l'état des affaires publiques, de les encourager à observer les diverses recommandations renfermées dans les résolutions précédentes, de procurer des signatures à la pétition des États-Unis d'Amérique en faveur de la liberté du commerce que l'on signe maintenant et que nous approuvons, d'être en fréquentes communications les uns avec les autres et de faire rapport au comité central et permanent siégeant maintenant à Montréal et de lui prêter leur appui dans les diverses mesures qu'il pourra adopter ou recommander pour le bien public.

Sur motion de M. Raymond Plessis Bélair, secondée par M. Patrick Brenan.

RÉSOLU, 10 : Que cette assemblée ayant la plus entière confiance dans l'intégrité et les principes de démocratie pure de l'honorable Louis-Joseph Papineau, l'un des membres pour le quartier ouest de cette cité, approuve entièrement la conduite politique qu'il a suivie par le passé et qu'il poursuit aujourd'hui.

Sur motion de G. de Boucherville, écuyer, secondée par L. G. de Lorimier, écuyer.

RÉSOLU, 11 : Que les membres des comités nommés aux assemblées préliminaires à celle-ci soient membres du comité metionné dans la 9e résolution.

La Minerve, 30 juin 1837



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