Lettre aux habitants de la province du Canada

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Lettre aux habitants de la province du Canada
24 janvier 1776



Amis et compatriotes;

NOTRE précédente adresse vous a démontré nos droits, nos griefs et les moyens que nous avons en notre pouvoir, et dont nous sommes autorisés par les CONSTITUTIONS BRITANNIQUES, à faire usage pour maintenir les uns, et obtenir justice des autres.

NOUS vous avons aussi expliqué, que votre liberté, votre honneur et votre bonheur, sont essentiellement et nécessairement liés à l'affaire malheureuse que nous avons été forcé d'entreprendre, pour le soutien de nos privilèges.

NOUS voyons avec joie, combien vous avez été touché, par les remontrances justes et équitables de vos amis et compatriotes, qui n'ont d'autres vues que celles de fortifier et d'établir la cause de la liberté: les services que vous avez déjà rendus à cette cause commune, méritent notre reconnaissance; et nous sentons l'obligation où nous sommes, de vous rendre le réciproque.

LES meilleures causes sont sujettes aux événements, les contre-temps sont inévitables, tel es le sort de l'humanité; mais les âmes généreuses, qui sont éclairées et échauffées par le feu sacré de la liberté, ne seront pas découragées par de tels échecs, et surmonteront tous les obstacles qui pourront se trouver entr'eux et l'objet précieux de leurs vœux.

NOUS ne vous laisserons pas exposé à la fureur de vos ennemis et des nôtres; deux bataillons ont reçu ordre de marcher au Canada, dont une partie est déjà en route; on lève six autres bataillons dans les colonies unies pour le même service, qui partiront pour votre province aussitôt qu'il sera possible; et probablement ils arriveront en Canada, avant que les troupes du ministère, sou le général Carleton, puissent recevoir des secours: en outre, nous avons fait expédier les ordres nécessaires pour faire lever deux bataillons chez vous. Votre assistance pour le soutien et la conservation de la liberté amériquaine, nous causera la plus grande satisfaction; et nous nous flattons que vous saisirez avez zèle et empressement à l'instant favorable de coopérer au succès d'une entreprise aussi glorieuse. Si des forces plus considérables sont requises, elles vous seront envoyées.

À présent, vous devez être convaincus, que rien n'est plus propre à assurer nos intérêts et nos libertés, que de prendre des mesures efficaces, pour combiner nos forces mutuelles, afin que par cette réunion de secours et de conseils, nous puissions éviter les efforts et l'artifice d'un ennemi qui cherche à nous affaiblir en nous divisant; pour cet effet, nous vous conseillons et vous exhortons, d'établir chez vous des associations en vos différentes paroisses, de la même nature que celles qui ont été si salutaires aux colonies unies; d'élire des députés pour former une Assemblée provinciale chez vous, et que cette assemblée nomme des délégués, pour vous représenter en ce Congrès.

NOUS nous flattons de toucher à l'heureux moment, de voir disparaître de dessus cette terre, l'étendard de la tyrannie, et nous espérons qu'il ne trouvera aucune place en l'Amérique septentrionale.

Signé au nom et par l'ordre du Congrès: JOHN HANCOCK, Président.

À Philadelphie, le 24 janvier 1776.


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