« Résolutions de l'assemblée de St-Polycarpe » : différence entre les versions

De La Bibliothèque indépendantiste
Aller à la navigation Aller à la recherche
Aucun résumé des modifications
mAucun résumé des modifications
 
Ligne 48 : Ligne 48 :


{{Domaine public}}
{{Domaine public}}
[[Catégorie:1837]]
[[Catégorie:Résolutions]]
[[Catégorie:Résolutions]]

Dernière version du 24 janvier 2011 à 23:11


Résolutions de l'assemblée de St-Polycarpe
Sujets patriotes
15 octobre 1837



Les citoyens de St-Polycarpe et quelques-uns de St-Ignace se réunirent dimanche le 15 courant à 3 heures de l'après-midi en face du pont de l'église dans un local convenable -- La réunion était très nombreuse et respectable. L'assemblée ayant été appelée à l'ordre, John McDonald fut nommé président, G. Lalonde, vice président, et MM. Dugald McLachglan et Étienne Merleau, priés de faire les fonctions de secrétaires, l'ordre ayant été donné aux personnes qui avaient des résolutions à présenter, de les soumettre, les suivantes furent dûment proposées et adoptées par l'assemblée:

Proposé par M. McDonald, secondé par sieur Joseph Devaux.

RÉSOLU, 1: Que cette assemblée après avoir pris connaissance du discours dit du trône à la dernière session de parlement provincial, et de la réponse énergique, noble et ferme de la chambre d'assemblée à ce même discours, approuve le vote dans cette circonstance de la majorité pour l'adoption de l'adresse: Et que la conduite dans cette circonstance de la chambre d'assemblée, était conforme aux voeux, aux demandes et aux besoins du pays qui sait apprécier et reconnaître le courage, la fermeté et l'indépendance du seul corps de la législature qui connaisse ses besoins et s'efforce d'obtenir les réformes que demande si instamment et depuis si longtemps le peuple de cette province.

Proposé par M. Jean Bte. Bourbonnais, secondé par M. Chs. Pharant.

RÉSOLU, 2: Que forts du droit qu'ont les électeurs de charger de leur mandat les représentants qu'ils envoient à la chambre, de leur dicter la conduite qu'ils doivent y tenir en leur qualité de député du peuple, de les obliger à appuyer leurs demandes, ou de les contraindre à remettre au peuple les pouvoirs qu'ils en avaient reçus, les réformistes de cette assemblée s'engagent à ne soutenir pour candidats aux élections futures que des personnes qui, au préalable, jureront et promettront solennellement de soutenir les 92 résolutions dans tout leur contenu, de demander l'abolition des droits seigneuriaux, qui sont pour le peuple un vrai code d'esclavage et l'entrave de l'industrie; l'abolition des douaires et coutumiers; le vote au scrutin secret dans les élections; un conseil législatif électif, et un conseil exécutif responsable et ami du pays et de son bonheur; la révocation de l'acte inique de la compagnie des terres; le renouvellement du bill des écoles élémentaires; l'extension du principe électif dans le choix des officiers de paroisse, commissaires des chemins, etc.

Proposé par Mr. Etienne Merleau, secondé par Mr God. Lalonde.

RÉSOLU, 3: Que le conseil exécutif ayant été flétri par le gouverneur à son arrivée dans le pays, flétrissure qu'il méritait depuis longtemps, il ne saurait avoir à présent la confiance du peuple qu'il n'avait jamais méritée; que le gouverneur ne saurait former à l'avenir pour but conséquent un autre conseil exécutif qui puisse avoir la confiance du peuple, vouloir et effectuer le bien du pays, qu'en le rendant responsable et le composant d'hommes désintéressés, et connaissant les besoins du pays, et en harmonie avec le peuple et les réformes qu'il demande; et que ce serait avec douleur que cette assemblée et les réformistes en général verraient son excellence essayer de recomposer l'exécutif d'hommes qui auraient des intérêts pécuniaires, à ménager avec son excellence ou ses subalternes, de quelques membres du conseil législatif, de personnes rejetées par le peuple dont ils n'avaient ni ne méritaient sa confiance, ou qui se seraient toujours montrées en toutes circonstances les partisans outrés et déterminés de l'opposition officielle, de pareils choix ne serviraient qu'à entraîner l'administration encore plus avant dans la marche qu'elle a adoptée pour le malheur d'un pays dont elle devrait au contraire s'efforcer de chercher le bonheur.

Proposé par Mr. Louis Bourbonnais, secondé par Mr. Joseph Cholette.

RÉSOLU, 4: Qu'en vertu de la constitution, le peuple devant avoir par ses représentants le contrôle sur tous les revenus publics; le gouverneur et les officiers du gouvernement devant avoir leurs salaires votés par la chambre; le gouverneur en s'emparant d'aucuns des revenus publics sans le vote de la chambre d'assemblée, pour aucune fin quelconque, commet un acte manifestement en opposition à la constitution de sinistre augure pour les libertés coloniales.

Proposé par M. le président, secondé par M. Devaux.

RÉSOLU, 5: Que la paroisse entière connaissant la vérité et l'authenticité des faits qui s'y sont passés, et voyant que des personnes (vraiment calomniatrices, hypocrites et injustes) ont publié ou fait publier dans un journal de Montréal, appelé le "Populaire", des correspondances dans lesquelles on déversait l'injure et la calomnie sur des citoyens honnêtes et respectables; cette assemblée croit de son devoir de réclamer hautement contre de pareils écrits et déclare en conséquence, publiquement que l'article éditorial du dit « Populaire », intitulé « Paroisse St-Polycarpe », -- et la correspondance signée « Un mieux informé » du même journal de lundi dernier, ne contiennent pas une seule vérité; Que les commissaires et juges de paix de cette paroisse, et les officiers de milice possèdent hautement la confiance publique c'est-à-dire de toutes origines, de toutes croyances et de toutes nuances politiques; que le plus grand tort de ces Messieurs est de n'avoir pas favorisé les tours de passe de ces vils calomniateurs qui s'efforceront en vain de ternir à nos yeux et vis-à-vis de tous ceux qui les connaissent, les personnes qu'ils s'efforcent de salir de leur boue.

Proposé par Mr. J. Lalonde, secondé par Mr. McPherson.

RÉSOLU, 6: Que nous avons la plus grande confiance dans les talents, les vertus, la fermeté, le courage et l'intégrité de l'honorable L. J. Papineau et de la majorité de la chambre d'assemblée ainsi que dans les autres défenseurs et soutiens des droits populaires et ceux qui s'efforcent de nous mettre au fait des affaires de notre pays; que les injures, les calomnies que s'efforcent de déverser sur ces citoyens respectés, des hommes menteurs par le canal des presses anti-réformistes bien loin de mettre aucune division dans nos rangs ne contribueront pas peu à nous rallier d'avantage et nous unir plus étroitement que jamais aux défenseurs et soutiens de la cause populaire.

Proposé par Mr. D. McLachglan, secondé par Mr. D. Ranger.

RÉSOLU, 7: Que les citoyens de cette paroisse, de toute origine , de toutes croyances religieuses et de toutes opinions politiques ont vu avec chagrin que son excellence le gouverneur en chef avait démis de sa commission le capitaine Antoine Lantier Ecr. sans lui fournir l'occasion de savoir quelle en fut la cause, ni de se justifier des accusations portées contre lui; et que cette assemblée et les citoyens de cette paroisse se plaisent à rendre hautement à Antoine Lantier, écr. la justice de témoigner publiquement qu'il est un citoyen honnête, respectable, juste intègre, équitable autant que réformiste ferme et sincère.

Ordonné: Que les procédés de cette assemblée soient publiés dans les papiers réformistes.

Des remerciements furent votés aux officiers de l'assemblée qui se sépara au cri de « Vive Papineau! »

Par ordre du président.

Étienne Merleau

Dugald McLachglan

secrétaires

La Minerve,
19 octobre 1837



Domaine public Ce texte fait partie du domaine public, soit parce que son auteur a renoncé à ses droits (copyright), soit parce que ses droits ont expiré ou encore parce que l'œuvre précède l'apparition du droit d'auteur. Le texte peut donc être librement diffusé et/ou modifié.