« Aux électeurs de la Basse-Ville de Québec » : différence entre les versions

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CE qui me cause le plus de satisfaction, c’est que vous avez approuvé la conduite de la Chambre d’assemblée du dernier Parlement, malgré les reproches qui lui avaient été faits de ne s’être occupée que de question de ''pure formalité'', et de ces questions qui ont été traitées de personnalités. Il était aisé d’être induit en erreur sur ces points ; car les questions de privilège sont celles qui paraissent sous la forme la moins avantageuse, et les fausses apparences de loyauté qu’on s’efforce ici de donner à ces déférences mal-entendues envers le représentant de Sa Majesté, pouvaient en imposer dans un pays où les idées de notre constitution sont encore nouvelles, et où tout ce qui a l’apparence de loyauté a tant d’empire sur les esprits : mais heureusement vous avez vu, et par votre moyen et votre exemple beaucoup d’autres ont vu, que ce qui faisait le sujet de ces reproches, était justement ce qui devait faire juger que la Chambre d’assemblée était demeurée fidèle à ses devoirs ; et que c’était un abus horrible de la loyauté, que de la faire consister à trahir ses devoirs dans la Chambre d’assemblée.
CE qui me cause le plus de satisfaction, c’est que vous avez approuvé la conduite de la Chambre d’assemblée du dernier Parlement, malgré les reproches qui lui avaient été faits de ne s’être occupée que de question de ''pure formalité'', et de ces questions qui ont été traitées de personnalités. Il était aisé d’être induit en erreur sur ces points ; car les questions de privilège sont celles qui paraissent sous la forme la moins avantageuse, et les fausses apparences de loyauté qu’on s’efforce ici de donner à ces déférences mal-entendues envers le représentant de Sa Majesté, pouvaient en imposer dans un pays où les idées de notre constitution sont encore nouvelles, et où tout ce qui a l’apparence de loyauté a tant d’empire sur les esprits : mais heureusement vous avez vu, et par votre moyen et votre exemple beaucoup d’autres ont vu, que ce qui faisait le sujet de ces reproches, était justement ce qui devait faire juger que la Chambre d’assemblée était demeurée fidèle à ses devoirs ; et que c’était un abus horrible de la loyauté, que de la faire consister à trahir ses devoirs dans la Chambre d’assemblée.


LES droits et les privilèges de la Chambre d’assemblée appartiennent au peuple de Sa Majesté dans cette province, ils ne sont confiés à ses représentants que pour en faire usage pour sa cause, et si par des complaisances et des déférences mal entendues, ils les sacrifient, c’est trahir leur devoir, et la confiance qui voit été mise en eux. Le but de tous ces droits et de tous ces privilèges, est de rendre la Chambre d’assemblée indépendante des autres branches de la législature, et de vous l’assurer ; ce sont comme les remparts qui la défendent de l’influence des autres branches et vous la conservent. Aussitôt que sous le prétexte de ces fausses idées de loyauté, une chambre d’assemblée les sacrifie, elle tombe dans la dépendance et cesse d’être à vous ; on ne sait plus ce qu’elle est, ni à qui elle appartient ; aussitôt même que vous voyez une Chambre d’assemblée commencer à être moins sévère sur l’observance de ses règles et sur ses privilèges, vous pouvez dire que ce qui l’occupe le plus n’est pas de vous demeurer fidèle, et qu’elle ne tardera pas à s’abandonner ; elle rougirait de le faire ouvertement, mais elle se livrera peu à peu.
LES droits et les privilèges de la Chambre d’assemblée appartiennent au peuple de Sa Majesté dans cette province, ils ne sont confiés à ses représentants que pour en faire usage pour sa cause, et si par des complaisances et des déférences mal entendues, ils les sacrifient, c’est trahir leur devoir, et la confiance qui avait été mise en eux. Le but de tous ces droits et de tous ces privilèges, est de rendre la Chambre d’assemblée indépendante des autres branches de la législature, et de vous l’assurer ; ce sont comme les remparts qui la défendent de l’influence des autres branches et vous la conservent. Aussitôt que sous le prétexte de ces fausses idées de loyauté, une chambre d’assemblée les sacrifie, elle tombe dans la dépendance et cesse d’être à vous ; on ne sait plus ce qu’elle est, ni à qui elle appartient ; aussitôt même que vous voyez une Chambre d’assemblée commencer à être moins sévère sur l’observance de ses règles et sur ses privilèges, vous pouvez dire que ce qui l’occupe le plus n’est pas de vous demeurer fidèle, et qu’elle ne tardera pas à s’abandonner ; elle rougirait de le faire ouvertement, mais elle se livrera peu à peu.


AINSI, Messieurs, la vraie marque à laquelle on puisse reconnaître qu’une Chambre d’assemblée est demeurée fidèle à ses devoirs, c’est lorsqu’elle a bien soutenu tous ses droits et et ses privilèges.
AINSI, Messieurs, la vraie marque à laquelle on puisse reconnaître qu’une Chambre d’assemblée est demeurée fidèle à ses devoirs, c’est lorsqu’elle a bien soutenu tous ses droits et et ses privilèges.
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LA manière impartiale et délicate dont M. l’officier rapporteur s’est conduit dans cette élection et la manière paisible et honnête dont tout s’y est passé, quoique dans une contestation très vive, font le plus grand honneur à tous ceux qui y ont été concernés. Et je prie M. l’officier rapporteur de recevoir mes sincères remerciements.
LA manière impartiale et délicate dont M. l’officier rapporteur s’est conduit dans cette élection et la manière paisible et honnête dont tout s’y est passé, quoique dans une contestation très vive, font le plus grand honneur à tous ceux qui y ont été concernés. Et je prie M. l’officier rapporteur de recevoir mes sincères remerciements.


:Je suis avec la plus vive reconnaissance, <br />
: Je suis avec la plus vive reconnaissance,  
::Messieurs, <br />
:::::: Messieurs,  
:::Votre très-humble et très-obéissant serviteur
:::::::: votre très-humble et très-obéissant serviteur


QUÉBEC le 30e octobre, 1809.
QUÉBEC le 30{{e}} octobre, 1809.




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