Utilisateur:Liberlogos/Citations sur l'Irlande et le Québec
Louis-Joseph Papineau
"Comment se fait-il donc que la presse tory canadienne toute entière croie que le devoir et la loyauté pour le gouvernement britannique exigent qu'elle n'exprime que mépris et animosité pour cette Irlande, dont l'oppression a fait un Golgotha trop étroit pour cacher dans ses entrailles les cadavres que lui donne la famine; en sorte qu'ils restent exposés à sa surface, pour trouver leur sépulture dans les entrailles des chiens et des oiseaux de proie! La pitié pour l'Irlande! Ce serait une insulte pour le gouvernement britannique, si vigilant à punir ceux qui seraient durs et cruels pour les Irlandais, objets des prédilections des lords Russell et Brougham, Palmerston et Stanley et hoc omne genus; témoin la rigueur du châtiment qu'ils viennent d'infliger à Blake. Dans la nuit du 31 décembre dernier, ce mauvais riche, ce grand propriétaire, envoie détruire les pauvres demeures d'un grand nombre de familles irlandaises et les fait périr par la rigueur du froid. L'on a été demander à l'un des plus dignes des vice-rois qu'ait eus cette vallée des pleurs et des tortures s'il y avait quelque moyen de faire punir cet infâme meurtrier. Le vice-roi répond que non, que M. Blake est le maître de ces maisons et qu'il en peut faire ce qu'il voudra ; mais que, désirant punir, autant que la législation et la sensibilité anglaises le peuvent permettre, ce crime de lèse-humanité au premier chef, il rayera de la liste des juges de paix ce monstre à visage d'homme, à coeur de tigre, avec les instincts de la hyène, savourant l'odeur des cadavres en décomposition autour de son repaire!
Comment expliquer le cri sauvage de la haine contre des hommes opprimés à ce degré; comment ne pas partager l'élan naturel de Rome entière, électrisée par la voix creuse de Térence? C'est qu'à cette époque le gouvernement romain était un conquérant civilisateur, et que le gouvernement anglais a été pour l'Irlande, pour les Indes, pour la Nouvelle-France, un conquérant exterminateur. Rome païenne n'avait consenti à donner la paix à Carthage qu'à la condition qu'elle adoucirait son culte sanguinaire et abolirait les sacrifices humains. Le gouvernement mercandier des Indes a longtemps fait assister ses hauts dignitaires chrétiens aux holocaustes des veuves, brûlées vives avec le corps mort de leur mari; ainsi qu'aux processions de Jagrenaut où, par centaines, des fanatiques sont écrasés chaque année sous les roues du char qui traîne une idole bien plus avide de sang humain que ne le fut celle qu'honora l'africaine férocité.
Il ne peut y avoir de sympathie exprimée dans la presse tory pour l'agonie de l'Irlande. Ses maîtres ne donnent point d'or pour de pareils paragraphes. Ils donnent des avertissements, de l'or, des places et des honneurs à ceux qui désertent, à ceux qui maudissent l'Irlande et le Canada.
« Maudits soient l'Irlande et le Canada; bénis soient les actes d'Union de l'Irlande et du Canada », disent les hommes et les journaux qui sont dévorés de la faim et de la soif, d'avoir des avertissements, de l'or, des places et ce qu'ils appellent honneurs."
— RÉFÉRENCE ENTIÈRE À AJOUTER, Louis-Joseph Papineau
Honoré Mercier
"Messieurs, les destinées du pays sont entre vos mains.
L'heure est solennelle. Rappelez-vous qu'il est plus facile de perdre que de reconquérir les libertés publiques.
Le sort de l'Irlande, luttant depuis près d'un siècle pour regagner ce que la trahison de ses représentants et l'esprit de parti lui avaient enlevé, est une terrible leçon pour nous et prouve la vérité de cet axiome que l'éternelle vigilance est le prix de la liberté et la condition d'un bon gouvernement."
— Honoré Mercier, Programme politique, 26 juin 1886 (colligé dans l'œuvre de Claude Corbo et Yvan Lamonde Le rouge et le bleu, 1999, pp.278-279)
René Lévesque
"Tout compte fait, et jusqu'au génocide inclusivement, l'Irlande a [...] été le crime de l'Angleterre, l'un des cas de barbarie collective les plus répugnants et persistants de l'histoire des peuples dits civilisés."
— René Lévesque, Le Journal de Montréal, 12 août 1971