« Aux électeurs du comté et de la ville de Montréal » : différence entre les versions

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3. L'élection pour la Quartier-Ouest, commence samedi le 11 août, à 11 heures du matin, sur le marché à foin. Les candidats sont MM. Papineau et le Dr. Nelson; et de plus MM. McGill et Delisle en opposition.
3. L'élection pour la Quartier-Ouest, commence samedi le 11 août, à 11 heures du matin, sur le marché à foin. Les candidats sont MM. Papineau et le Dr. Nelson; et de plus MM. McGill et Delisle en opposition.


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CANADIENS, soyons unis dans la prochaine élection et soyons le pour toujours. Nos ennemis, pour nous désunir, ont recours à toutes sortes de moyens: rien ne leur coûte. Ils emploient tout ce que la haine et la fureur contre nous, joint à tout ce que la cupidité et le désir de s'emparer de l'argent public, peuvent inventer de bassesses et de turpitudes. Mais faisons voir, une fois pour toutes, que les Canadiens ne sont pas des ignorants et des lâches, comme ils voudraient le faire croire, qu'ils ne se laissent pas, comme des enfants ou des vieilles femmes, effrayer par des menaces, enjôler par des promesses, ni tromper par des mensonges. Apprenons leur qu'ils se trompent s'ils croient obtenir de nous tout ce qu'ils voudront par des promesses, et par la corruption. - Examinons leur ruse.
CANADIENS, soyons unis dans la prochaine élection et soyons le pour toujours. Nos ennemis, pour nous désunir, ont recours à toutes sortes de moyens: rien ne leur coûte. Ils emploient tout ce que la haine et la fureur contre nous, joint à tout ce que la cupidité et le désir de s'emparer de l'argent public, peuvent inventer de bassesses et de turpitudes. Mais faisons voir, une fois pour toutes, que les Canadiens ne sont pas des ignorants et des lâches, comme ils voudraient le faire croire, qu'ils ne se laissent pas, comme des enfants ou des vieilles femmes, effrayer par des menaces, enjôler par des promesses, ni tromper par des mensonges. Apprenons leur qu'ils se trompent s'ils croient obtenir de nous tout ce qu'ils voudront par des promesses, et par la corruption. - Examinons leur ruse.
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Méprisons toutes les menaces, toutes les promesses; elles ne peuvent agir que sur les lâches partisans d'une mauvaise cause, d'une cause injuste. Pour nous qui avons des voix libres et indépendantes à donner, donnons les à ceux qui les ont déjà méritées par leurs services.
Méprisons toutes les menaces, toutes les promesses; elles ne peuvent agir que sur les lâches partisans d'une mauvaise cause, d'une cause injuste. Pour nous qui avons des voix libres et indépendantes à donner, donnons les à ceux qui les ont déjà méritées par leurs services.


Tenons-nous en garde; nos ennemis font circuler des pamphlets et des papiers remplis d'erreurs, de mensonges et de calomnies contre nos anciens membres. Ce sont des pièges qu'ils nous tendent. Pourquoi crient-ils si fort contre les hommes qui sont les plus instruits, les plus respectables? Contre les Viger, les Quesnel, les Papineau, les Cuvillier, les Heney, les Leslie, les Berthelot, les Neilson et plusieurs autres? Pourquoi veulent-ils les faire passer pour des ambitieux, pour des rebelles, pour des révolutionnaires, pour des traîtres à leur gouvernement? Oh! Canadiens, ne soyons pas surpris en examinant le but dans tout cela... Ils cherchent à nous ôter la confiance que nous avons dans nos hommes de talents et qui font honneur à notre pays. Ils cherchent à les rendre méprisables à nos yeux, à les perdre dans notre opinion; et ils veulent que nous les chassions de la Chambre, parce que ces hommes justes s'opposent aux injustices qu'on veut nous faire; parce qu'ils découvrent toutes les trames des bureaucrates contre nous; parce qu'ils ont déjoué l'infâme projet d'union et bien d'autres: parce qu'ils s'opposent avec force au pillage que Messieurs les gens en place veulent faire de nos deniers; parce qu'ils ont trouvé que déjà la main crochue d'un receveur-général avait tiré pour lui seul, cent mille louis de la bourse qui lui était confiée, (et soyez surs que ces découvertes ne font pas grand plaisir à ceux qui en sont l'objet;) enfin parce que ces mêmes représentants ne veulent pas que cent vingt-mille piastres par an, de l'argent du peuple, soient distribuées à discrétion par le gouverneur Dalhousie à des favoris, à des mignons, à des créatures
Tenons-nous en garde; nos ennemis font circuler des pamphlets et des papiers remplis d'erreurs, de mensonges et de calomnies contre nos anciens membres. Ce sont des pièges qu'ils nous tendent. Pourquoi crient-ils si fort contre les hommes qui sont les plus instruits, les plus respectables? Contre les Viger, les Quesnel, les Papineau, les Cuvillier, les Heney, les Leslie, les Berthelot, les Neilson et plusieurs autres? Pourquoi veulent-ils les faire passer pour des ambitieux, pour des rebelles, pour des révolutionnaires, pour des traîtres à leur gouvernement? Oh! Canadiens, ne soyons pas surpris en examinant le but dans tout cela... Ils cherchent à nous ôter la confiance que nous avons dans nos hommes de talents et qui font honneur à notre pays. Ils cherchent à les rendre méprisables à nos yeux, à les perdre dans notre opinion; et ils veulent que nous les chassions de la Chambre, parce que ces hommes justes s'opposent aux injustices qu'on veut nous faire; parce qu'ils découvrent toutes les trames des bureaucrates contre nous; parce qu'ils ont déjoué l'infâme projet d'union et bien d'autres: parce qu'ils s'opposent avec force au pillage que Messieurs les gens en place veulent faire de nos deniers; parce qu'ils ont trouvé que déjà la main crochue d'un receveur-général avait tiré pour lui seul, cent mille louis de la bourse qui lui était confiée, (et soyez surs que ces découvertes ne font pas grand plaisir à ceux qui en sont l'objet;) enfin parce que ces mêmes représentants ne veulent pas que cent vingt-mille piastres par an, de l'argent du peuple, soient distribuées à discrétion par le gouverneur Dalhousie à des favoris, à des mignons, à des créatures, qui ont vendu leur opinion et leur honneur, parmi lesquels sont de certains imprimeurs officiels qui sont payés à même l'argent des Canadiens, pour dire des injures de ces mêmes Canadiens, pour les traiter d'une bande d'ignorants, de vile populace et pour insulter nos honnêtes et laborieux artisans pour le titre d'ouvrier crasseux, indignes de jouir de la liberté constitutionnelle qui nous est garantie par notre bon roi. Voilà ce que nos représentants ne veulent pas; et nous serions bien fous de le vouloir nous-mêmes. Mais au lieu de cela, ils veulent ce que la loi veut absolument; ils veulent que ces cent vingt mille piastres par an soient employées, avec une sage économie, et d'après un acte de la législature entière, à payer des services réels, les justes dépenses du gouvernement et de l'administration de la justice. C'est là leur destination. Il n'est pas étonnant que les flatteurs et les adorateurs du pouvoir qui profitent des prodigalités de l'administration n'aiment pas cette sage économie, et haïssent les membres qui veulent la faire observer. Si une bande de voleurs voulait piller l'argent d'un honnête citoyen, et que quelques personnes vinssent à les découvrir et à les en empêcher, ces voleurs seraient-ils bien contents de ceux qui les arrêteraient ainsi? Leur donneraient-ils des éloges et des remerciements, quoique ce fût une action bien juste? Oh! non certainement: et même si, à force de mensonges et d'accusations, ils pouvaient faire passer ces personnes pour des menteurs et empêcher qu'elles ne fussent crues, pour aller ensuite accomplir leur premier objet de voler l'argent, ils le feraient sans hésiter. Eh! bien, mes amis, peut-on croire que ceux qui veulent piller l'argent public sont plus scrupuleux que ceux qui pillent celui des particuliers; et doit-on trouver étrange qu'ils accusent ceux des représentants qui les en empêchent, d'être des factieux, des révolutionnaires, des contempteurs du gouvernement, et qu'ils inventent contre eux bien d'autres calomnies également infâmes. Nous ne disons pas que la Chambre d'assemblée doit s'opposer à l'administration quand celle-ci demande des choses justes. Aussi elle ne l'a jamais fait. Mais dire qu'elle ne peut pas résister quand on lui demande des choses injustes, c'est le comble du ridicule et de la folie. Pourquoi donc est-elle établie? Si elle n'avait pas déjà souvent résisté, il y a longtemps que nous serions écrasés, et que nous serions les esclaves d'une poignée insolente de gens en place qui nous méprisent et nous insultent. Mais grâce à notre Chambre nous ne le sommes pas; et nous ne le serons pas non plus, grâce aux bonnes élections que nous allons faire.
 
N'allons pas nous jeter dans le piège de nos ennemis qu ne cessent de nous appâter. Il est aisé de voir quel est le côté de la justice. Si l'on trouve quelques Canadiens qui travaillent contre nous, n'y faisons pas attention. Ce sont, pour la plupart des esclaves vendus; ce n'est pas leur opinion qu'ils suivent, c'est celle du maître qui les paye. Voyons quel parti est le plus honorable, le plus sûr, le plus juste, et suivons le. Voyons quelle cause est la meilleure, la plus noble, ou de celle qui est appuyée sur la justice et sur la vérité, ou de celle qui ne peut se soutenir que par des mensonges, des bassesses, et par la corruption. Jugeons et agissons en conséquence.
 
AMIS! MES COMPATRIOTES! s'il brûle dans nos cœurs une étincelle de la pure flamme du patriotisme, ne demeurons pas indifférents. Nous sommes près d'arriver au port: encore un coup de rame et nous serons en sûreté. Nos ennemis préparent leurs derniers coups. Leurs efforts sont ceux de la rage et du désespoir. Rendons les inutiles et la patrie est sauvée.
 
Vivent Papineau et Nelson, Heney et Leslie, Valois et Perrault!!! Ce sont eux qui sont les vrais amis, les vrais défenseurs du pays. Vengeons-les des injures de leurs opposants; marquons leur notre profonde reconnaissance qu'ils ont méritée, et rendons-nous justice à nous-mêmes, en réunissant sur eux nos suffrages.
 
UN AMI DU PAYS.
 
 
FIN.
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